Le Moulin de Tous Vents
Il sera cité dans l'histoire,
Ce moulin témoin de combats
Auxquels on aurait peine à croire,
Si les preuves n'abondaient pas
Ceux qui s'immolaient pour la France
Ne furent point victorieux
Mais l'ennemi, de leur vaillance
Fit vingt récits élogieux.
Refrain
C'était là sur cette colline
Autour du Moulin de Tous Vents,
Devant lui que chacun s'incline,
Touristes, chercheurs ou passants.
Près de ses ailes immobiles
Qui leur servait de point d'appui
Marins, volontaires, mobiles,
Ont tenu du jour à la nuit
Un contre huit !... C'est vrai ! Qu'importe ?
C'est folie !... Hé ! Qu'importe encore
Faidherbe, à cheval, les exhorte
A résister jusqu'à la mort.
Au refrain
Mal chaussés et vêtus de même,
N'ayant pour soutien que L'espoir,
Pain du coeur, aliment suprême
Ils firent plus que leur devoir,
Ah, ce fut un affreux carnage !
L'assaillant souvent repoussé,
Remplissait l'air de cris de rage ;
Puis il revenait renforcé
Au refrain
Le canon, infernale foudre,
Au loin grondait, grondait toujours,
De notre côté, plus de poudre !
Plus rien, enfin et nul secours !
Le soir vint. La triste nouvelle
Se répandit. Malheur ! Malheur !
Cependant douleur moins cruelle
Faidherbe avait sonné l'honneur.
Au refrain
En regardant cette colline
Et ce vieux Moulin de Tous Vents,
Par respect que s'incline
Touristes, chercheurs ou passants.
Collection André Vacherand