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Mairie de Gauchy -

Bataille du "Moulin de Tous Vents"



Rappelons tout d’abord certains faits qui nous éclaireront utilement. Depuis 1867 la guerre franco-allemande semblait inévitable. Bismarck le chancelier Allemand s’y prépara soigneusement ; en France presque rien ne fut fait. Mais pourtant, sous l’action et les exigences du «parti de la guerre» (groupé autour de l’Impératrice, épouse de Napoléon III) et l’habileté du rusé Bismarck, la France est amenée à déclarer la guerre (juillet 1870) à l’Allemagne.

La médiocrité du commandement explique les sévères défaites des armées impériales Françaises (dans l’Est de la France) battues à Froeschwiller, Rezonville, bloquées devant Metz et surtout capturées à Sedan (commandées par Bazaine).

Le désastre de Sedan a amené la chute de l’Empire et la proclamation de la République. Le gouvernement de la Défense Nationale décide de continuer la lutte, que Gambetta organisa en province. La capitulation de Metz (27 octobre) porta un coup terrible à la France. Sans se décourager, Gambetta dressa de nouveaux plans. Il reconstitua trois armées : celle du Nord commandée par Faidherbe et celle de la Loire commandée par Chanzy, devaient marcher sur Paris assiégée depuis septembre, pendant que celle de l’Est confiée à Bourbaki débloquerait Belfort et couperait les lignes de ravitaillement ennemies.

Voyons maintenant sur le plan local, les combats qui se sont déroulés près de notre commune. Ils ont mis en présence d’une part les armées Prussiennes et Allemandes nombreuses et bien armées et d’autre part l’armée Française du Nord valeureuse et bien commandée par Faidherbe qui essayait de forcer le barrage ennemi afin de marcher sur Paris en très mauvaise posture; le ravitaillement se faisait très mal et les Parisiens étaient au bord d’une grande famine (il fallut bientôt se contenter de chien, de chat, de rat...).

Les principaux faits qui se sont déroulés dans notre commune remontent au début décembre 1870.
Le 6 décembre 1870, le Major Bock, un soldat d’origine Française et d’une parfaite courtoisie (qui fut blessé le 19.01.1871 dans le combat qui eut lieu vers le moulin Coutte, près de Selency) fit occuper Gauchy par une petite colonne qu’il conduisait et se retira le lendemain matin après avoir maintenu la plus parfaite discipline dans sa troupe. Il se rendit sur la route de la Fère, près du chemin de Neuville à Grugies, où il demanda aux membres de la commission municipale de Saint-Quentin de venir le trouver sous peine de voir bombarder la ville.

Quelques semaines plus tard , le 19 janvier 1871, les habitants de Gauchy, qui avaient accueilli le matin les soldats Français avec tant d’empressement, virent encore leurs maisons occupées par les Allemands.

La bataille avait commencé dès le matin aux environs de ce village. Une partie du 2ème corps Français l’occupait dès la pointe du jour et le général Prussien Barnekow, qui avait sous ses ordres 14 bataillons, 15 escadrons et 42 canons, s’avançait de Seraucourt sur ce village par Grugies. Nos soldats étaient en bataille et malgré l’infériorité numérique, ils résistèrent longtemps à l’ennemi.

«Les hauteurs avancées de Gauchy dit le général Faidherbe dans sa brochure sur la campagne du Nord, furent assaillies 6 fois par des troupes fraîches qui se renouvelaient sans cesse et 6 fois nos soldats, animés par le courage et l’intrépidité du Colonel Pittié, repoussèrent ces assauts. Dans ces attaques, nos soldats se rapprochèrent plusieurs fois jusqu’à 20 pas de l’ennemi jonchant le terrain de ses morts».

La cavalerie Prussienne ne fut pas plus heureuse devant l’élan et la solidarité de notre infanterie. Une charge faite par notre régiment de hussards arrêtait, en très peu de temps, l’attaque de la cavalerie Prusienne. Celle-ci fut brisée par les feux d’ensemble de nos soldats. Les troupes Françaises furent magnifiques d’endurance et de bravoure pendant ce début d’hiver très froid. Malgré la grande valeur du général Faidherbe, elles durent s’avouer vaincues. Dans le même temps la garnison de Paris tentait vers l’Ouest une deuxième sortie : elle fut repoussée après un sanglant combat.
En une semaine du 11 janvier 1871 au 19 janvier 1871, les suprêmes espoirs de la France s’étaient évanouis. Paris assiégée depuis septembre, bombardée depuis le début de janvier 1871 et affamée dut capituler le 28 janvier 1871.

Cette guerre aboutit à la mutilation de la France qui perdit l’Alsace sauf Belfort et le nord de la Lorraine (traité de Francfort 10 mai 1871). Elle dut en outre verser à l’ennemi une forte indemnité et subir l’occupation Allemande jusqu’au complet paiement de cette indemnité.